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Un soir d’été norvégien, une bécasse traverse 

le ciel et adresse un présage à Mattis. Plus tard, quand elle posera ses pattes dans la boue, c’est pour lui dessiner les prémices d’un langage secret, et lui déclarer sa grande amitié.

Pour le reste, Mattis se révèle incapable. Sa sœur Hege doit s’occuper de lui, car il ne parvient pas à travailler - ses pensées viennent toujours s’emmêler et gâter l’affaire. 

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Mattis est un « simple », un agité, un passionné, un anxieux, il est fragile. Quand arrive Jorgen, le bûcheron, qui est le premier client et le seul de toute sa vie de passeur sur le lac, sa sœur devient étrangement méconnaissable, il se retrouve de plus en plus isolé de ses repères, et la barque qui le porte de plus en plus trouée.. En même temps, le vent se lève sur le lac.

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La prouesse de Vesaas, c’est de parvenir à inverser notre perception du monde : adopter la vision du fou/ admettre que de son point de vue, les gens comme nous, les « normaux », sont en fait prisonniers d’une réalité trop ténue, linéaire, et peut-être encore plus abstraite que la sienne.